Térence

Térence naquit à Carthage, d’une bonne famille, huit ans après la mort de Plaute (192 ans av. J.C.). Enlevé dans son enfances par des pirates, il fut acheté par Terentius Lucunus, sénateur Romain, qui le fit élever avec soin, l’affranchit et lui donna son nom : pour prix de sa générosité, l’esclave a sauvé le maître de l’oubli. Térence gagna l’amitié de Scipion l’Africain et de Caïus Lœlius, deux amis des lettres : il vécut dans leur intimité, et l’on dit même qu’ils prirent part à la composition de ses ouvrages. Après avoir ramassé par ses œuvre une petite fortune à Rome, il partit pour la Grèce dans le but d’étudier les mœurs grecques, qu’il aimait à peindre dans ses ouvrages ; mais il mourut à l’âge de 39 ans, de douleur, dit-on, d’avoir perdu dans un naufrage 108 pièces traduites de Ménandre.
Il ne nous reste de Térence que six comédies : L’Andrienne, l’Eunuque, l’Héautontimoruménos ou le frère qui se punit lui-même, les Adelphes ou les frères, le Phermion ou la corbeille d’osier, et l’Hécyre ou la belle-mère.
A l’exemple de Plaute, Térence n’a produit sur la scène que des mœurs grecques ; toutefois ses pièces sont plutôt des imitations que des copies. Ménandre est l’auteur qu’il se proposa pour modèle ; mais il modifia tellement les emprunts faits au poète grec, qu’on peut le regarder comme sa propre invention. Ses caractères son plus finement tracés, ses plans plus réguliers et plus raisonnables, son style enfin est plus pur que celui de Plaute, et il a peint des mœurs plus élégantes et plus raffinées. Il a montré partout une connaissance peu commune du cœur humain, un goût délicat et le ton de la bonne société. Voilà pourquoi les comédies de Térence, peu goutées de la grossière multitude, ne durent pas seulement plaire au public éclairé d’un certain siècle, d’un certain pays ; elles sont de tous les temps, de tous les lieux, et les acteurs pour les imiter n’ont besoin d’y faire d’autres changements que ceux qui étaient rigoureusement nécessaires par la différence du système théâtral.
Cependant au jugement de ses contemporains, Térence était encore loin d’égaler Ménandre, dont il prenait ordinairement deux comédies pour en faire une des siennes.
A l’âge de 27 ans, Térence avait fait l’Andrienne. Les Ediles chargés d’acheter les pièces qu’on devait représenter dans les jeux publics, chargèrent Acinius, auteur de quelques comédies, de juger celle de Térence. Le poète se présente modestement devant son juge. Il avait à peine achevé de lire  la première scène qu’Acinius le fit placer à ses cotés. La lecture entière de la pièce le transporta d’admiration pour le jeune auteur qui dès ce moment trouva toujours un ami dans son juge. L’Andrienne a été empruntée à deux comédies de Ménandre, l’Andrienne et la Périnthienne. Il en résulte une fable un peu compliqué, mais conduite et développée très habilement, embellie surtout par la pureté et les grâces du style, genre de beauté dont il n’existait encore à Rome aucun modèle. Des maximes ou des observations morales y sont exprimées avec une énergique précision. Baron a imité l’Andrienne dont il a conservé le titre et plusieurs détails.





Retour à la page précédente page d accueil
Cette page a été réalisée par JC Eymer ; Vous êtes le visiteur N°     Merci    Si vous remarquez des anomalies sur ce site : utilisez la boîte aux lettres.