Quintus-Curse vivait, selon l’opinion la plus commune, sous Vespasien et sous Trajan, ce qui
toutefois est incertain. D’autres le font vivre sous Tibère, d’autres sous
Constantin, quelques fois même sous Théodore. Aucun auteur ancien ne fait
mention de Quinte-Curse et l’on ignore les
circonstances de sa vie privée.
L’histoire de
Méandre le Grand, « de rebus gestis Alaexandri magni », le seul
ouvrage qui nous reste de Quinte-Curse, est plutôt un
roman qu’une compilation historique ; mais si l’auteur ne parait pas
mériter beaucoup de foi comme historien, il faut du moins convenir qu’il
possède le talent d’amuser et d’intéresser. Sa diction est pure, élégante et
quelques fois même poétique ; quelques unes de ses harangues sont des
chefs d’œuvre et il est riche en belles descriptions, mais son style est trop
chargé d’ornements. Il imite cependant assez heureusement Tite-Live, qu’il parait avoir pris pour modèle.
Ce sont les
seules qualités qui rendent estimable l’ouvrage de Quinte-Curce. Du reste, cet
historien manque entièrement de critique et commet des erreurs graves. Il
parait qu’il n’était pas très versé dans la langue grecque et qu’il a suivi de
préférence des historiens qui avaient dénaturé par de fables l’histoire du roi
de Macédoine, il ne le met pas en peine de concilier les contradictions de ses
originaux, ni de chercher la vérité qui pourrait être mêlée à leurs erreurs. Sa
compilation pêche à le fois par le récit
invraisemblable de ses batailles, par les fautes astronomiques, par l’oubli
complet de la chronologie, enfin par une ignorance grossière de la géographie
qui lui fait confondre le mont Taurus avec le Caucase et séparer en deux lacs la mer Caspienne et
Ionienne, en général le style de cet écrivain est déclamatoire et ses harangues
ampoulées. Des dix livres dont était composée son histoire, les deux premiers,
la fin du 5ème et le commencement du 6ème sont perdus.
Ces lacunes ont été remplies par Freinsheim, à l’aide
des secours qu’il a puisé dans les différentes histoires d’Alexandre, qui nous
sont parvenues.