Le nom seul de Pindare peint à l’esprit l’enthousiasme même. Il porte avec lui
l’idée de transport, d’écart, de digression lyrique. L’ode était chantée chez
les anciens. Le mot ode signifie chant : on y joint celui de lyrique,
parce que les anciens poètes s’accompagnaient avec la lyre. Pindare naquit
à Thèbes en Béotie, environ 500 ans avant J.C. Il excella parmi les Grecs dans
le genre lyrique. Dès l’enfance il cultiva la poésie. Une
femme Grecque, nommée Myrtis habile dans le genre lyrique, lui enseigna
l’art poétique, ainsi qu’à la
fameuse Corine, qui disputa plusieurs fois à Pindare le prix
de la poésie. Les
premières productions de ce génie furent pleines d’un enthousiasme déréglé et
d’une production d’images entassées sans choix. Corine à qui il les montra lui
dit en souriant : « il faut semer avec la main et non pas vider son
sac en une fois. » Les poésies de Pindare ont immortalisé sa mémoire. Il
avait aussi un grand talent musical.
Ce poète vécut à
la cour d’Hiéron, roi de Syracuse, qui l’honora d’une constante amitié. On ne
s’accorde pas sur l’époque de sa mort. Ce poète obtint les suffrages de la
Grèce entière. Les Lacédémoniens et Alexandre, ayant pris et saccagé Thèbes,
respectèrent sa maison. Ses nombreuses odes se sont conservées et ont été
traduites dans toutes les langues de siècle en siècle. Enfin, on ne peut donner
une idée de la beauté de ses chants qu’en offrant ses chants eux-mêmes. Une de
ses plus belles odes est celle adressée à Hiéron, roi de Syracuse, vainqueur à
la course des jeux Pythiens. Les jeux Pythiens se célébraient tous les 4 ans,
la 3ème année de chaque olympiade, dans le temple de Delphes, en
l’honneur d’Apollon surnommé le Pythien, depuis qu’il avait tué le serpent
Python.
Cette ode de
Pindare est la 1ère pythique ; elle a été heureusement traduite
par Laharpe. Le poète après une invocation aux muses passe à la peinture des
Titans écrasé sous l’Etna, pour arriver à l’éloge d’Hiéron qui régnait sur
Syracuse et sur l’Etna. Les Hellénistes seuls peuvent sentir la beauté vraiment
sublime des vers de Pindare.
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