Ovide

Ovide naquit à Sulmone, l’an 43 avant J.C. Son père qui le destinait au barreau l’envoya d’abord à Rome où il étudia sous le célèbre Messala, et de là à Athènes et en Asie, à l’âge de 16 ans. Le jeune Ovide fit de grands progrès dans l’éloquence, mais il trompa l’espoir de son père. Il était poète et l’on ne put l’arracher à son penchant, quoiqu’on lui représentât souvent l’illustre Homère avait  vécu et était mort dans la misère. Il parait que d’abord il consentit à exercer quelques fonctions civiles ; il fut, très jeune encore, triumvir, centumvir et décemvir. Mais dès l’âge de 20ans il renonçât à toutes les charges pour s’abandonner à sa composition favorite et aux jouissances que lui  promettait sa fortune et le séjour de la capitale du monde. La brillante fécondité de son génie lui attira bientôt des admirateurs. Il eut pour amis les plus grands génies de son siècle. Virgile, Horace, Properce, Tibulle se lièrent avec lui. Auguste lui-même se déclara son protecteur et le combla de biens. Tant de faveur ne dura guère ; et bientôt l’empereur l’exila à Come petite ville sur les bords du Pont-Euxin. Le prétexte de cette rigueur fut la licence de ses poésies, qui cependant étaient infiniment moins libres que celles de Tibulle et de Properce et qui d’ailleurs étaient publiées depuis 10 ans. Il y avait une autre cause, mais cette cause était un énigme même dans le siècle d’Ovide et l’st encore bien plus pour le notre.
Dans son exil, Ovide montra un abattement indigne d’une grande âme et souilla ses écrits de la plus basse flatterie. Le poète qui dans le fond de son cœur, désirait sans doute qu’un nouveau Brutus délivrât Rome de la tyrannie d’Auguste, continua de parler le langage le plus soumis ; et lorsque son persécuteur mourut, il érigea sur le bord du Pont-Euxin un temple à sa mémoire où il offrait tous les jours de l’encens. Les deux empereurs furent sourds à ses éloges et aux prières de ses amis. Il resta dasn son exil où il mourut dans la 59ème année de son âge, l’an 17 de J.C. Il fut enterré à Come.
C’est dans son exil qu’Ovide fit le poème intitulé Ibis, qu’il acheva ses fastes et ses métamorphoses, et qu’il composa les 5 livres d’Elégies si touchantes, auxquelles il a donné le nom de Tristes et 4 livres d’épitres nom tiré de celui des régions auxquelles il était condamné à faire le reste de ses jours. Il écrivit aussi dans ce lieu un poème sur les poissons dont on a conservé que des fragments et un ouvrage en l’honneur d’Auguste dans la  langue des barbares parmi lesquels l’empereur l’avit relégué. C’est Ovide qui parle lui-même de ce poème dont rien n’a confirmé l’existence et qui serait aujourd’hui l’un des morceaux les plus curieux de la littérature ancienne.
Les métamorphoses d’Ovide lui donnent un rang parmi les poètes de l’antiquité. Ce poème composé de 15 chants, contient 246 légendes mythologiques qui commencent au chaos et s’étendent jusqu’à la mort de César. Le principal mérite du poète est d’avoir su allier et réunir dans un même corps d’ouvrage un si grand nombre de fables qui n’avaient entre elles d’autres rapports que ceux que le poète a su trouver dans la fertilité de son imagination. Il y a souvent quelque chose de puéril dans les liaisons dont il s’est servi, mais le fond en est éminemment philosophique. Ovide a voulu peindre au moyen des fables admises parmi ses contemporains, le tableau des égarements et des passions des hommes ; il s’est efforcé de jeter une grande pensée morale sur toutes les traditions que mille circonstances avaient fait naître et propager ; il l’a fait avec son esprit et en revêtant les compositions de coloris le plus brillant et de tout le charme d’une poésie facile. Le style, nuancé suivant le sujet, atteint quelques fois jusqu’au sublime de l’épopée et de l’éloquence oratoire, et quelques fois descend jusqu’au ton des bergers, jusqu’à la plaisanterie et aux jeux de mots.
La fécondité de son imagination l’égare quelques fois ; il épuise un sujet, non pas à la manière de Claudien, en exagérant la pensée et le conduisant par là à tous les excès de l’enflure, mais en ne sachant pas s’arrêter dans les développements d’une pensée, dans l’expression d’un sentiment et dans cette juste mesure qui est la vérité de l’âme comme de la nature. Du reste une admirable variété de figures, de tours, d’expression ; l’art de présenter sous des formes toujours nouvelles, des citations semblables, de rattacher à un même but, de faire concourir à une même fin des fables si multiples et si différentes, de renfermer dans un même cadre des figures si différentes ; telles sont les qualités qu’Ovide possède au plus haut degré.





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