Le soin de
transmettre à la postérité les événements mémorables, le nom et les actions des
grands hommes, fut longtemps confié à la poésie, qui se grave plus facilement
dans la mémoire et dont il est plus difficile d’altérer les expressions. C’est
pourquoi les grecs donnèrent le nom de 9 muses aux neuf livres d’Hérodote que
l’on a surnommé le père de l’histoire. C’est à lui que nous devons ce que nous
savons sur les anciennes dynasties des Mèdes, des Perses, des Libyens, des
Phéniciens, des Egyptiens, et des Scythes.
Hérodote lut son histoire de la Grèce pendant les jeux olympiques, au
milieu des applaudissements de toute la multitude. On
raconte que Thucydide présent à cette lecture, versant des larmes d’admiration,
conçut le noble désir d’imiter celui qui obtenait un si noble triomphe, et que
l’impression qu’il reçut alors développa l’essor de son génie.
La haine
qu’Hérodote vouait à la Tyrannie l’avait forcé à fuir son pays, où Lygdamis avait usurpé l’autorité. Il y revint, chassa le
tyran ; mais loin de lui savoir gré de ses services, le peuple en fut
irrité, et le libérateur de sa patrie se vit contraint à l’abandonner une
seconde fois. Il se retira dans Samos ; c’est là qu’il écrivit l’histoire
des Grecs et des Perses, qu’il commence à Cyrus et termine à la bataille de
Mycale sous Xerxès (flotte des Perses dispersée par Léotychidas
de Sparte et Xanthippe d’Athènes P.479) ; ce qui fut un espace de 120 ans.
Mais Hérodote y a inséré une foule d’autres histoires, entre autre celle des
Mèdes, Egyptiens etc.
On accuse la
véracité d’Hérodote dont on admire la clarté, l’élégance et l’agrément. Il
paraît qu’il s’était moins proposé d’écrire en historien véridique qu’en poète
De son temps, brillaient Sophocle, Euripide, et, tandis que leur verve charmait
la Grèce entière, Hérodote voulut les égaler par la beauté de sa poésie
vraiment poétique.