Euripide

Euripide naquit à Salamine, au milieu des fêtes qu’on célébrait pour la victoire qui a rendu ce nom célèbre (l’an 480av J.C.) . Il cultiva d’abord la philosophie sous Anaxagore ; aussi toutes ses pièces sont-elles remplies de maximes excellentes pour la conduite des mœurs. Socrate ne manquait jamais d’assister à chaque première représentation.
Euripide commença à s’appliquer au théâtre dès l’âge de 18 ans. Il est tendre, touchant, vraiment tragique, quoique moins élevé et moins rigoureux que Sophocle. La jalousie brouilla bientôt ces deux rivaux ; mais trop grands pour n’être pas justes, ils s’admirèrent réciproquement et devinrent amis. Appelé à la cour d’Archélaüs, roi de macédoine, Euripide y fut comblé de bienfaits ; mais il mourut d’une fin tragique, à l’âge de 75 ans (405, av.  J.C.) ; S’étant trouvé seul dans un bois écarté, il fut dévoré par des chiens. Les Athéniens demandèrent les restes de son corps pour leur donner la sépulture, Archélaüs, jaloux de les conserver refusa de les rendre et les Athéniens lui élevèrent un Cénotaphe.
Des 80pièces que composa Euripide selon les uns, de 122 selon les autres, 9 seulement furent couronnées de succès et 18 seulement nous sont restées.
Les Bacchantes ; Les Suppliantes, qui porte le même nom que celle d’Eschille et ont quelques rapports avec la sienne dont le sujet est purement national ; les Phéniciennes tirées de la Thébaïde , Oreste, qui ne ressemble en aucune manière aux autres pièces du même nom ; Médé, mis sur tous les théâtres , et imité par une foule d’auteurs ; Hippolyte que Racine a si admirablement surpassé par la belle tragédie de Phèdre ; Les Troyennes que Châteaubrun a fidèlement imitées ; Hécube ; Andromaque qui n’a rien à voir avec l’Andromaque de Racine, sinon le beau caractère d’Andromaque dont le poète Français  a employé les couleurs en grand peintre ; Alceste, enfin se rapprochent toutes de l’enfance de l’art ; mais Iphigénie en Aulide, et Sphigénie en Tauride sont des pièces régulières. La première, surtout est regardée comme le chef d’œuvre d’Euripide, et comme une des tragédies de l’antiquité où l’art a été porté au plus haut point  de perfection. Elle a servi de mobile au plus parfait ouvrage de la scène Française : Iphigénie en Tauride, quoique très belle, est moins tragique.
Les cyclopes d’Euripide n’est qu’une représentation d’un genre de spectacle connu seulement chez les grecs sous le nom de drame satyrique : il ne ressemble pourtant en rien à ce que nous appelons satyre ; mais les principaux personnages sont des satyres ou Chèvrepieds (parce qu’ils avaient des pieds de chèvre). Le sujet de la pièce est l’aventure  d’Ulysse dans la caverne de Polyphème.
La tragédie d’Hélène est un roman singulier qui se passe en Egypte. Les Héraclides ont fourni aux modernes le sujet de plusieurs pièces.
Euripide a composé beaucoup de tragédies qui sont au dessous de sa renommée ; mais les rôles d’Andromaque, de Médée, d’Alceste, les trois premiers actes des Héraclides, ses deux Iphigénie, surtout celle que Racine a transporté sur notre théâtre, sont les monuments d’un beau génie, qui justifie les éloges que l’auteur grec a reçu des anciens et des modernes. Aristote l’appelle le plus tragique de tous les poètes : comme nous avons perdu la plus grande partie de ses ouvrages, nous ne pouvons savoir jusqu’à quel point il mérite ce titre.
En général, la tragédie des grecs est simple, naturelle, développe sans effort ; il semble que l’art n’y ait point de part, et par cela même c’est le chef d’œuvre de l’art et du génie. Chez les grecs, les spectacles étaient pour le peuple. C’étaient des fêtes données par des magistrats dans certains temps de l’année aux dépends de la république. On rassemblait dans un amphithéâtre immense une foule innombrable, devant laquelle on représentait des événements célèbres, dont les héros étaient les siens, dont les époques étaient présentes à la mémoire, et dont elle savait les détails. Une architecture imposante, des décorations magnifiques attachaient d’abord les yeux ; la déclamation assujettie à un rythme régulier au mouvement donné par l’orchestre ; un chœur nombreux dont les voix devenaient plus retentissantes par des masques faits pour enfler le son, par de vases d’airain disposés à les multiplier, prouvent qu’alors on cherchait autant à plaire aux yeux et aux oreilles qu’à faire illusion à l’esprit.





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